Des journalistes politiques

Comme tous les dimanches, les chaînes d’info en continu avaient hier pendant une heure un personnage politique d’une certaine envergure face à des journalistes. Le traitement infligé à l’invité était bien différent en fonction de son parti. Par exemple, la déférence du service public vis à vis de François Bayrou n’avait d’égal que la hargne des intervieweurs de BFM vis à vis de Manuel Bompard. Ce n’est nullement nouveau. Cette communication continue sans gêne. Aucun représentant du Rassemblement National n’était sur l’antenne ce dimanche mais il eût eu le même traitement que le député de LFI, voire certainement pire.

La connivence avec le pouvoir des journalistes n’est plus à dénoncer. Mais ce qui reste plus étonnant est la passivité des opposants maltraités. Ils n’ont quasiment jamais de réaction aussi bien du coté de la NUPES que du RN. Pendant que Bayrou pontifiait tranquillement sans contradicteur, Bompard pour lequel je n’ai aucune sympathie particulière, s’est laissé rudoyer par les journalistes de BFM. Que ne leur a-t-il pas dit qu’ils prenaient leurs ordres de l’Elysée? Que ne leur a-t-il pas reproché d’y être débriefés sur les éléments de langage à tenir pour amadouer l’opinion vis à vis de la réforme des retraites? Pourquoi ne pas leur rentrer dans le lard alors qu’il sait tout ça mieux que personne?

La déférence des journalistes face à Bayrou ou d’autres de la majorité est inversement proportionnel à la déférence des opposants politiques radicaux face aux journalistes. Il faut mettre à part Cnews qui ne rentrant pas dans ce shéma est souvent boycotté par le gouvernement. Mais, en général, l’opposition n’ose pas en France dire ses quatre vérités à des journalistes qui se satisfont de jouer le rôle de propagandistes en faveur du pouvoir en place.

Les opposants ont-ils tant de casseroles qu’ils ne peuvent rétablir brutalement un certain équilibre pour être interrogés avec impartialité. Ont ils peur des représailles? Ils donnent leur opinion, certes, mais en même temps, ils s’écrasent devant celui qui les interviewe et cette attitude nuit à la perception de leur argumentaire même si il est sans concession. Ont-ils peur que leur éventuelle rebuffade soit mal perçu par l’opinion? Si leurs communicants le leur ont dit c’est qu’ils ne comprennent rien à la France d’aujourd’hui et il faut en changer.

Rebiffez-vous! Complices avec certains, trublions avec d’autres, le jeu des journalistes est insupportable.

Frédéric Le Quer

Comme tous les dimanches, les chaînes d’info en continu avaient hier pendant une heure un personnage politique d’une certaine envergure face à des journalistes. Le traitement infligé à l’invité était bien différent en fonction de son parti. Par exemple, la déférence du service public vis à vis de François Bayrou n’avait d’égal que la hargne des intervieweurs de BFM vis…

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