Le point sur les migrants entrant dans l’UE
Les voies de passages vers l’UE empruntées par les migrants sont nombreuses. Un point est fait ici à la mi 2022. Les ukrainiens n’y sont pas concernés.
Sur la frontière terrestre de 206 kilomètres entre la Grèce et la Turquie, frontière située à l’extrême nord-est de la Grèce qui sépare le pays de la petite partie européenne de la Turquie, 3% du territoire turc mais 14% de la population, le mur qui l’année dernière faisait 40 kilomètres de long pour empêcher les migrants venant en Europe d’entrer illégalement, sera rehaussé et rallongé passant à 180 km.
Evidemment il reste l’accès par les îles de la mer Egée (principalement Lesbos), accès par lequel 1130 personnes auraient tenté, seulement hier, de gagner l’Union Européenne.
Ce mur est néanmoins une pierre dans le jardin turc qui se sert des migrants contre l’Europe. Selon les chiffres, entre 10 000 et 80 000 migrants (!), plus ou moins contenus par les autorités turques attendent leur heure pour venir chez nous.
La frontière entre la Turquie et la Bulgarie est plus difficilement pénétrable; un rideau de fer y était déjà installé du temps du communisme. Celui-ci a néanmoins été largement renforcé, la frontière terrestre bulgaro-turc faisant 269 km.
A Chypre, une voix d’accès assez récente vers l’UE, les migrants originaires du Nigeria, du Congo et de Syrie ont augmenté de manière exponentielle. Ils se dirigent ensuite souvent vers le Royaume-Uni où les passages ont crû selon les chiffres officiels de 122% depuis le début de l’année par rapport à l’année dernière.
La route des Balkans occidentaux auraient représenté entre janvier et mai de cette année le premier point d’entrée vers l’UE pour les afghans et les syriens avec des dizaines de milliers de gens. Sur la frontière serbo macédonienne la construction d’un mur de grillage est en cours. Il faut dire qu’une fois entrés en Serbie, les migrants sont plus ou moins bloqués avec l’impossibilité de franchir les frontières hongroise ou roumaine fermement contrôlées; la Serbie se retrouve maintenant avec de dangereux squats de migrants bloqués à ses frontières intérieures.
A Melilla, l’enclave espagnole située au milieu du Maroc entourée de hauts murs est régulièrement prise d’assaut par les migrants cherchant à entrer sur le territoire européen. La dernière attaque ayant eu lieu avant hier fomentée par les passeurs aurait fait 37 morts du coté des migrants mais personne ne sait très bien ce qu’il s’est passé, peut-être une bousculade en chutant de la haute clôture de fer.
Lors du week-end dernier, plusieurs opérations de sauvetage ont eu lieu à l’ouest de la Méditerranée et plus de cinq cents migrants sont encore sur les navires des ONG dans l’attente de pénétrer dans un port “sûr” alors que déjà plus de 1600 personnes occupent le hotspot de Lampedusa conçu pour en détenir 350.
Enfin terminons par les îles Canaries, ils étaient officiellement 20 000 l’année dernière à venir du Sénégal ou de Mauritanie par cette dangereuse route de l’Atlantique. A Tenerife, de grands groupes de migrants, ceux qui ne sont pas morts au cours de la traversée, se promènent désormais dans les rues, désoeuvrés, dans l’attente d’entrée sur le continent européen proprement dit.
Frédéric Le Quer
Les voies de passages des migrants dans l’UE sont nombreuses. Le point est fait ici sur la situation