Nord Stream
L’occident fait front mais est de moins en moins à l’aise avec les explosions de Nord Stream en mer Baltique. En parlant avec précaution d’un sabotage délibéré d’une puissance étrangère, les russes sont évidemment visés mais sans être délibérément accusés.
Les gouvernements de l’ouest veulent noyer le poisson pour ne pas avoir à accepter l’évidence. La piste américaine est probable; leur armée était sur les lieux du crime et Joe Biden avait prévenu en février dernier qu’il serait capable de détruire le gazoduc russe dont il ne veut à aucun prix. Danois et suédois désirent une commission d’enquête. On n’a encore jamais trouvé mieux pour étouffer une affaire! Poutine a demandé un débat au conseil de sécurité de l’ONU qui aura lieu cet après-midi. Il a raison de parler d’acte de terrorisme international.
Quant à l’Allemagne qui concourt pour le prix si convoité du meilleur ami des Etats-Unis, elle a beau être dans la panade, elle tient le cap atlantiste plus serré que jamais. La propagande médiatique fait rage et les dérives russophobes prennent de l’ampleur. La population qui a historiquement montré son allégeance naturelle au pouvoir en place quel qu’il soit, n’hésite plus à stigmatiser, harceler, insulter les personnes d’origine russe.
Reconnaissons que l’exemple vient de haut puisque l’Union Européenne restreint l’accès à l’espace Shengen de cette population en en faisant un paria dans le monde.
Toute cette surenchère russophobe est évidemment dirigée par les Etats-Unis mais les européens s’y soumettent avec entrain. En France, dans les médias, le groupe de Bouygues, celui de Bernard Arnault, la presse de province et naturellement les médias d’état ne désarment pas chaque jour pour dénigrer tout ce qui est russe. Le gouvernement donne le la en rendant commodément les russes seuls responsables de la crise énergétique, de l’inflation, des éventuelles pénuries.
Cette absence de la moindre objectivité en laissant l’intelligence de coté est effrayante en soi.
Après les explosions sur Nord Stream, le journaliste Vincent Hervouet (ils sont rares à oser encore penser) déplora que le conflit ukrainien s’étendît dorénavant en dehors des frontières du pays. Et en effet, cela commence par une explosion d’un gazoduc dans des eaux internationales et cela peut finir par une attaque terrestre quelque part entre l’UE et le territoire russe mais ailleurs qu’en Ukraine. Le conflit incontestablement se désinhibe.
Frédéric Le Quer
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