Soirée télé

Pour une fois, je ne résiste pas à raconter ma soirée télé d’hier soir. J’ai visionné du lourd, du très lourd.

Evidemment entre 19 et 20 heures j’aurais pu choisir la solution de facilité. Ainsi entre Mathieu Bock-Côté et Charlotte d’Ornellas, j’aurais entendu des gens qui décrivaient ce que je ressentais de la France d’aujourd’hui. J’aurais été satisfait des mots qui auraient été mis sur la tragédie hexagonale. Certes je n’aurais été ni revigoré, ni rassuré, mais j’aurais pu croire naïvement, encore un court instant, en la liberté d’expression sous la macronie grâce à CNews.

Au lieu de ça, avec un volontarisme un peu fou, je reste un peu sidéré par mon audace, j’appuyai sur le bouton LCI au moment de la chronique de… – roulement de tambour – Ruth Elkrief. Alors là, bonjour le village Potemkine comme dirait Bock-Côté! Je pénétrai dans un monde parallèle, x-files, au-delà du réel. Agent Scully, sors de ce corps!

La macronie avec tous ses poncifs, tous ses mensonges, toute cette assurance que donne la mauvaise foi protégée par le pouvoir en place s’affichait fièrement sur le petit écran. Pendant quelques minutes, cette dame racontait une histoire de la visite d’Emmanuel Macron, samedi au salon de l’Agriculture telle que la propagande d’état aimerait que les français s’en souviennent. Une espèce de conte de Perrault alors que tout le monde avait vu un triste conte d’Andersen, relatait la belle journée du président qui nous avait tous séduits par son courage physique face aux militants du Rassemblement National assoiffées de sang. Ces derniers, des salauds infiltrés dans un syndicat agricole nommée Coordination Rurale, comme si des macronistes n’étaient pas infiltrés au plus haut niveau de la FNSEA, avaient tenté de pourrir la journée du président mais la force du grand chef indien avait eu raison d’eux. Ouf!

Ruth Elkrief a ensuite cherché à avoir l’approbation des deux autres acolytes chargés aussi d’un édito comme elle. La pauvre tomba un peu sur un os. Le chargé de l’économie usa de maintes circonvolutions pour lui expliquer que peut-être, elle avait mal vu. Le reporter du Figaro était lui contre toute attente une sorte de gauchiste écolo et noya le poisson. Elle en était pour ses frais. Ses gros sabots de militante avaient fini par être trouvés bien gênants, même sur LCI.

Je n’en avais pas fini avec ma soirée télé.

Je décidai de regarder sur Canal le film français aux mille récompenses depuis près d’un an, Anatomie d’une chute de Justine Triet. Dois-je avouer que quand j’entends cinéma français après l’an 2000, sauf exception, je ferme mon transistor pour cause de bien pensance? J’aurais là aussi pu le fermer.

Pendant deux heures et demi, le suspens du soi-disant “policier”, mot choisi pour attirer le chaland, est au raz des pâquerettes. A-t-elle tué son mari ou s’est-il suicidé? Une bonne part du film est en plus en anglais, probablement pour faire plus chic. Les acteurs jacassent à n’en plus finir, y compris l’enfant aveugle qui n’est hélas pas muet mais un intellectuel précoce sadique comme Justine et prêt à tuer son chien. Bref, j’étais content que ça se termine, mais j’aurais préféré un verdict moins clément, histoire de me venger sur l’héroïne de tout ce temps perdu. Une petite décapitation aurait très bien fait l’affaire!

Quelle soirée télé! On ne m’y reprendra plus.

Frédéric Le Quer

Pour une fois, je ne résiste pas à raconter ma soirée télé d’hier soir. J’ai visionné du lourd, du très lourd. Evidemment entre 19 et 20 heures j’aurais pu choisir la solution de facilité. Ainsi entre Mathieu Bock-Côté et Charlotte d’Ornellas, j’aurais entendu des gens qui décrivaient ce que je ressentais de la France d’aujourd’hui. J’aurais été satisfait des mots…

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