Une prise de conscience citoyenne: l’abstention

Le premier tour des élections législatives s’est déroulé dans un contexte global passé complètement sous silence de la part des partis et des candidats. Et la guerre en Ukraine, et le changement économique et la révolution sociétale en cours n’ont pas eu le droit d’être l’objet de débats.

 Le président Macron a lui-même expliqué que ceux qui n’étaient pas au coté de l’Ukraine contre la Russie sortait du cercle républicain. Le raisonnement est identique à celui qui met hors jeu les non vaccinés ou celui qui laisse les eurosceptiques sciemment marginalisés. Le raisonnement enlève toute substance à une opposition légitime qui se voit contrainte de ne pas marquer sa différence ou alors uniquement à la marge pour avoir droit de citer. Pourtant à partir de maintenant il semble certain que les américains, pour se concentrer sur l’Asie Pacifique, vont abandonner les européens avec cette guerre sur leur continent alors que, depuis au moins 2014 et Maidan, ils la fomentent. Cet épisode international dont l’analyse n’est pas blanche ou noire, n’a pour les futurs députés aucun intérêt.

La dégringolade des marchés financiers avec l’entrée des places boursières dans un bear market n’est pas non plus une question pour ces élus en devenir. La future hausse des taux d’intérêt qui en est la cause, nonobstant les tensions internationales, n’est jamais appréhendée vraiment concrètement alors que pour les foyers français elle va ipso facto entraîner une baisse d’au moins 12% de leur patrimoine immobilier à cause de l’incapacité des ménages à s’endetter autant qu’avant, alors qu’au plan macro-économique, pour des pays comme l’Italie ou la France, la question de leur solvabilité va forcément se poser compte tenu de leurs déficits récurrents et de leur dette astronomique. Nos générations futures se souviendront longtemps du “quoiqu’il en coûte”.

Enfin le changement de population sur le sol français, cause par exemple des événements du stade de France mais aussi plus généralement de l’insécurité continuelle, n’a plus l’heur d’intéresser les futurs députés ou ceux qui aspirent à le devenir. Sans les anglais tout le milieu politique aurait gobé le récit loufoque inventé de toute pièce par Darmanin. Même malgré les supporteurs de Liverpool et ceux de Madrid, il n’y a pas vraiment de scandale d’état alors que tous les ingrédients de cette horrible soirée poussaient à la démission du ministre de l’intérieur. Les multirécidivistes en liberté sont aussi un scandale d’état puisque la raison d’être d’un état est d’offrir aux citoyens un minimum de sécurité.

Il suffit de donner une légitimité “démocratique” à un système qui ne le mérite plus (cf: une très intéressante chronique de lundi de Charlotte d’Ornellas chez Christine Kelly). Il s’ingénie à parler de pouvoir d’achat de manière hors sol sans relier la question aux sanctions contre les russes, à l’inflation qui repart en effrayant les décideurs financiers, à  l’augmentation artificielle de la population suite aux flux migratoires comme si il n’y avait pas un gâteau dont les parts ne cessaient de diminuer, pour preuve le PIB par habitant. Devant l’incurie du monde politique, devant la pusillanimité de son personnel, devant aussi sa malhonnêteté intellectuelle, les citoyens français n’ont donc pas voté dimanche pour la majorité d’entre eux et ils ont eu raison.

Frédéric Le Quer

Le premier tour des élections législatives s’est déroulé dans un contexte global passé complètement sous silence de la part des partis et des candidats. Et la guerre en Ukraine, et le changement économique et la révolution sociétale en cours n’ont pas eu le droit d’être l’objet de débats.  Le président Macron a lui-même expliqué que ceux qui n’étaient pas au…

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