Le fin mot des émeutes

-Monsieur le Président, les émeutes de 2005 recommencent.

-Je sais, je sais et pourtant j’ai donné des gages aux banlieues. “Inexcusable” c’était fort, n’est ce pas?

-C’était très bien Monsieur le Président. Mais comprennent-ils vraiment les mots du langage courant. Les statistiques de l’Education Nationale sont à ce sujet très alarmantes.

-Que faut-il faire, alors? Le policier qui a tué Nahel, est en prison et il n’en sortira pas de si tôt, ce con!

-Oui ça c’est très bien. Mais il faut maintenant que ses collègues protègent la république en danger.

-Oh, ils s’exécuteront.

-Bien sûr, Monsieur le Président. Mais leur donner carte blanche pour obtenir la pacification et en finir avec ces émeutes, n’est-ce pas un peu inconséquent? Risqué?

-Ecoutez! Laissons-les faire les choses à leur guise! Moins ils auront d’ordres clairs mieux ce sera. Et puis Darmanin sera en première ligne. Qu’il se débrouile!

-Mais si il y a des bavures?

-Chaque chose en son temps. D’abord il faut au plus vite régler la question des émeutes. Elles doivent cesser.

-Ce ne se fera pas sans casser d’œufs.

-Sans doute. Mais elles auront cessé. Ensuite nous fustigerons les policiers trop violents au nom de l’exemplarité de la police.

-Les policiers seront mécontents.

-Qu’importe! Nous pleurerons avec la population des banlieues une fois que tout sera terminé sur le sort des jeunes émeutiers blessés ou tués, peu me chaut. Nous serons là pour la soutenir et vouer aux gémonies les forces de l’ordres. Quant aux policiers, on arrosera les syndicats pour qu’ils se calment.

-Mais bien sûr, Monsieur le Président. Vous êtes un vrai machiavel!

-Merci, merci! Les flics rentreront plus facilement dans le rang que les sauvageons des cités.

-Evidemment! Comme c’est bien vu!

-Je pense même que l’on pourra en radier quelques uns, histoire de squeezer Mélenchon et se mettre au mieux avec la diversité. Puis il faudra absolument fermer les yeux sur le trafic de drogue pour avoir la paix. laissons ces gens travailler et gagner de l’argent!

-Le pognon est une langue universelle quand on comprend pas le français!

-Exactement. Bon, en attendant, j’ai quelques heures à passer au Touquet. Je prends l’avion, je fais un petit aller-retour. Demandez que deux hélicoptères m’escortent à l’arrivée au Touquet, on sera plus tranquille. Je serai là ce soir.

-Cela va coûter très cher Monsieur le Président.

-Vous baissez dans mon estime cher ami avec ce genre de réflexion. Méfiez-vous! Qu’ai-je à faire de quelques centaines de milliers d’euros. Les français paieront!

-Bien sûr Monsieur le Président. Où avais-je la tête? Bon voyage, Monsieur le Président!

Frédéric Le Quer

-Monsieur le Président, les émeutes de 2005 recommencent. -Je sais, je sais et pourtant j’ai donné des gages aux banlieues. “Inexcusable” c’était fort, n’est ce pas? -C’était très bien Monsieur le Président. Mais comprennent-ils vraiment les mots du langage courant. Les statistiques de l’Education Nationale sont à ce sujet très alarmantes. -Que faut-il faire, alors? Le policier qui a tué…

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