André Dignimont (1891-1965)
Lorsqu’on dit André Dignimont, on pense automatiquement aquarelle. Sans oublier néanmoins le dessin et la gravure, c’est la technique dans laquelle l’artiste s’accomplit au travers de portraits de femmes, de nus féminins, de bouquets de fleurs et plus tard quelques paysages. Sont-ce ses 7 années de régiment entre 1911 et 1918 qui l’ont poussé à rompre avec la force, la brutalité et la mort pour choisir cette technique si douce, si évanescente, si… féminine?
Il débute à partir de 1925 en illustrant par des bouges à matelots, des bars de souteneurs, des filles à soldats, des équipages en bordée des livres de Hyusmans, de Tristan Bernard, de Francis Carco ou encore de Mac Orlan. Le grand Dig comme l’a appelé Colette a dessiné la faune des bas quartiers. “… avec leur peau lavée, savonnée, enduite de cold-cream, avec leur chair moulue, écrasée par tant de coup et de possession, elles apparaissent ces filles aux bas bien tirés, aux peignoirs entrouverts, aux chemises transparentes comme de crapuleuses sirènes… ou des ouvrières consciencieuses” (André Warnod)
La peinture de Dignimont marque une prédilection pour les divertissements populaires, les bals et les cafés, les salons de maisons closes. et surtout la beauté féminine. Puis avec l’âge, les paysages distingués exposés à la galerie Charpentier prennent le pas sur les sujets plus licencieux.
Les aquarelles d’André Dignimont ne sont pas rares dans les salles des ventes. Elles ont leurs amateurs même si les prix ont un peu chuté. Chez Crait & Muller le 24 janvier 2019, le nu au sofa en une, encre et aquarelle sur papier 45 x 59 cm trouvait preneur pour 504 €.
Le 14 décembre 2020 le buste de femme ci-dessous, lavis d’aquarelle et encre sur papier 32 x 24 cm s’échangeait chez Me L’huillier à Drouot pour 121 €.
Un paysage, ci-dessous, 47 x 62 cm, présenté par la maison Ferri le 24 septembre 2020 pouvait être acquis pour la modique somme de 77 €.
Frédéric Le Quer
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