La motion de défiance 12/7/2022
Ils sont nombreux à droite à ne pas comprendre l’attitude du RN vis-à-vis de la motion de défiance déposée par la Nupes. Dupont-Aignan a assumé, lui, son opposition au gouvernement et Philippot prônait, hors assemblée, son ralliement au texte. Malgré ses 7% à la présidentielle, Eric Zemmour avec Reconquête est resté muet, ne se remettant pas de la raclée des législatives rendant son parti moribond.
Donc le RN, en quête de respectabilité, s’est allié avec LREM et LR en s’abstenant et soutenant ainsi Elisabeth Borne. Le RN continue donc à sur-jouer l’opposition constructive alors que la première ministre le snobait allégrement témoignant pendant son discours par allusion de sa préférence idéologique pour l’extrême gauche.
Et pourtant, cette motion de défiance était tout ce qu’il y a de plus neutre pour permettre à toutes les oppositions à Emmanuel Macron de la voter (voir ci-dessus)
Dans ce texte n’existait aucun projet politique mais un seul but faire tomber le gouvernement. L’absence de vote de confiance était la problématique soulevée qui devait alors mériter le vote de la motion de défiance. Tout le monde pouvait s’y rallier s’en trahir aucune de ses idées. Si on s’attendait à ce que LR soit aux abonnés absents, RN se serait honoré à lutter dès le début contre le gouvernement. Ça n’aurait pas suffi puisque sans LR rien n’est possible, mais cela eut marqué l’opposition catégorique des députés RN au macronisme. L’opposition LR se serait encore retrouvée dans un corner.
Mais RN a reculé devant l’obstacle. C’était le premier, peut-être est-il excusable… En attendant, comme remerciement, juste après, il s’est pris une bonne baffe avec le ministre de la santé, François Braun, qui a déclaré que ” la réintégration des soignants non vaccinés n’était pas à l’ordre du jour” alors que la mesure fait l’unanimité dans les rangs du Rassemblement National et dans celui de ses électeurs.
Dans toute cette histoire le problème n’est pas l’échec de la Nupes comme veut le faire croire le gouvernement mais le jeu d’alliances illégitimes.
Frédéric Le Quer
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