Fête du travail

On fête le travail aujourd’hui alors que celui-ci n’a jamais autant été remis en cause depuis des décennies. Les 35 heures et les RTT comprises comme un progrès social avaient démontré a contrario qu’il ne véhiculait guère de valeurs positives. Les 64 ans qui cristallisent toutes les rancœurs à l’encontre de décennies d’action politique, représentent dorénavant le vecteur inépuisable de la révolte.

L’approche judéo-chrétienne est la bonne. Le travail est une punition. La connaissance, la culture, l’intelligence restent, à part pour le monde islamique, les grands libérateurs des êtres humains à travers la planète. Mais le travail qui induit obligation et devoir est devenu plus sclérosant que jamais.

S’il a pu être créateur de lien social, le télé travail abolit cette avancée. Longtemps perçu aussi comme favorisant une certaine liberté sexuelle, les idées de contrainte et de liens de domination ont maintenant pris le dessus. A vrai dire le travail n’a plus grand chose pour lui. Mieux les gens gagnent leur vie, plus ils y trouvent des compensations, des compensations et non une fin en soi. Pour les autres le concept d’aliénation pure et simple créé par Marx reste le plus pertinent.

Les idées utopiques d’auto-suffisance enthousiasment plus les jeunes diplômés que le besoin de faire carrière. Apprendre pour le plaisir d’apprendre sans avoir à monnayer ensuite son savoir en sacrifiant plus ou moins sa vie devient un fantasme, une évasion, un espoir.

Soit c’est ainsi que la société s’effondrera – l’impression que la phase est en cours, est prégnante-, soit c’est ainsi qu’elle se revitalisera grâce à quelques génies altruistes. En attendant, profitons du jour férié!

Frédéric Le Quer

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