Yves Brayer (1907-1990)
On a l’impression de connaître Yves Brayer avec la multitude de ses lithographies qui remplissent les salles de vente aux enchères. Abreuvé de paysages du sud, l’amateur d’art passe de plus en plus son chemin alors que le peintre vaut sans doute mieux que ça.
Fils de général, grand prix de Rome, enseignant à la Grande Chaumière, élu à l’académie des Beaux Arts (Henri Verneuil fit son éloge en lui succédant sur son fauteuil), aucune distinction ne lui a manqué. Dès 1926, il expose aux Indépendants puis au salon des Tuileries. Yves Brayer sera un artiste officiel qui illustre par exemple “Le soulier de satin” de Paul Claudel ou “Malatesta” de Montherlant; il réalise aussi des décors pour l’opéra. Plus anecdotique, les maisons closes du midi ont attiré ce peintre du soleil. Il peint les rues chaudes en plein jour, les façades lépreuses et les gros numéros indiquant les bordels en pleine lumière. Mac Orlan dit de lui: “Yves Brayer atteint maintenant sans effort à ce grand pouvoir d’imposer sa propre émotion.”
Mais de nos jours, la cote de l’artiste a tendance à sombrer dans les ventes aux enchères. Alors les maisons de vente ne présentent plus que ces fameuses lithographies de l’artiste qui ne trouvent d’ailleurs pas toujours preneur. Signalons quelques résultats concernant ce médium!
La gravure en une vendue chez Beaussant-Lefèvre à Drouot 73 x 53 cm venant de la famille impériale fit 355 € le 11 décembre 2020.
La lithographie ci-dessous, 56 x 66 cm, ne réclamait pas plus de 34 € à son acquéreur.
Enfin cette année le 7 juillet 2023, “Les lumières de Moscou” de 1976, un ensemble de 12 lithographies en couleurs sur vélin d’Arches, 50 x 65 cm, sous emboîtage, faisait chez Thierry de Maigret à Drouot, 515 €. Un exemple avec l’une d’entre elles ci-dessous.
Frédéric Le Quer
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