On l’a décapité !

“Louis XVI, Louis XVI, on l’a décapité; Macron, Macron, on peut recommencer”. C’était à Caen en janvier 2020, déjà lors d’une manifestation contre les retraites, que le slogan fusa dans le cortège et se révéla au public. On en parla peu. La NUPES n’existait pas.

Dimanche, devant le siège du parti présidentiel, les militants de cette union de la gauche construite depuis reprirent en chœur et avec enthousiasme “Louis XVI, Louis XVI, on l’a décapité; Macron, Macron, on peut recommencer”. Les échos du slogan étouffèrent celui, bien sage, à coté, des néofascistes scandant “Europe-Jeunesse-Révolution” le lendemain. Depuis les professionnels de l’indignation se font entendre sur tous les médias.

Les uns s’en prennent à l’extrême gauche, les autres à l’extrême droite. Certains aux deux. De quoi, de quoi? On veut couper la tête à Macron! De quoi, de quoi? On autorise le rassemblement de jeunes qui crient “Révolution!”. Les journalistes encouragés par de nouvelles aides que le pouvoir, toujours généreux avec l’argent que l’état n’a pourtant pas, vient de leur distribuer sous prétexte de covid (n’importe quoi!), s’exaspèrent devant ce manque de civisme. Parler comme ça du président ce n’est vraiment pas bien. Crier “Révolution” dans un pays aussi démocratique que le nôtre, c’est mal!

On ne sait jamais les citoyens pourraient être convaincus par les deux cris de guerre qui vont bien ensemble. Une révolution sans quelques têtes coupées est-ce, en France, une révolution? Emmanuel Macron en est bien conscient. La cérémonie commémorant la fin de la seconde guerre mondiale se déroulait à huis clos. Pour notre président trouillard, “l’enfer, c’est les autres”, comme dirait Sartre. Et les autres, mis à part la petite coterie élyséenne, c’est maintenant tout le monde. Aussi l’alliance tacite de l’extrême droite et l’extrême gauche est naturelle. Le but est identique : faire tomber Macron.

De manière plus institutionnelle, je veux croire que les militants de la NUPES jouent les idiots utiles – comme Sartre en son temps, décidément! – pour servir à la montée au pouvoir de Marine Le Pen. Le Rassemblement National reste loin des néofascistes à la croix celtique et s’émeut, hypocritement, reconnaissons-le, des provocations des agités de LFI ou EELV. Jordan Bardella est l’homme de la situation. Il est respectable et la joue fine. Il n’a pas besoin de trop parler d’immigration alors que la question reste centrale, primordiale, “mère de toutes les batailles”, comme a dit Eric Zemmour. Elle est la raison pour laquelle la NUPES et Mélenchon n’envoient que des coup d’épées dans l’eau à cause de leur immigrationnisme, là où Marine Le Pen fait mouche.

Ce jeu est-il dangereux pour la stabilité du pays? Pour le deep state et ceux qui gravitent autour certainement, cette stabilité étant garante de leurs privilèges. Pour les français, il ne peut qu’être libératoire et offrir enfin une issue à notre drame existentiel.

Frédéric Le Quer

PS : J’ai pris la pertinente photo en une sur le compte Twitter d’Asselineau

“Louis XVI, Louis XVI, on l’a décapité; Macron, Macron, on peut recommencer”. C’était à Caen en janvier 2020, déjà lors d’une manifestation contre les retraites, que le slogan fusa dans le cortège et se révéla au public. On en parla peu. La NUPES n’existait pas. Dimanche, devant le siège du parti présidentiel, les militants de cette union de la gauche…

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