Loi immigration rejetée
La loi immigration rejetée, trois solutions s’offrent maintenant à Emmanuel Macron qui semble quand même bien mal en point. 1 – Oublier toute loi immigration. 2 – Recommencer le même parcours législatif en pariant que la prochaine fois la motion de rejet des écologistes ne sera pas adoptée. 3 – Tenter de faire passer la loi par le 49.3.
Si Gérald Darmanin n’avait pas dit hier soir sur TF1 que le président voulait absolument une loi immigration, le choix 1 aurait été le plus vraisemblable. Depuis des mois l’Elysée recule devant l’obstacle en remettant toujours à plus tard l’examen du texte de loi immigration. La première ministre n’était même pas hier à l’assemblée nationale. Mais il apparaît qu’il est trop tard. Ne rien faire serait un aveu d’impuissance gouvernementale à la face de tous.
Recommencer le même parcours par le sénat puis la commission mixte paritaire puis l’assemblée nationale comme si de rien n’était, fait penser à ces jouets pour enfants où une voix dit au petit qui vient de rater l’exercice “essaye encore!”. Si on veut éviter le principe que les mêmes causes produisent les même effets il faudra se soumettre au LR du sénat cette fois et ne pas détricoté leur travail.
Il reste enfin la solution de foncer tête baissée vers un 49.3 après quelques méandres politico-juridiques dont nos institutions ont le secret pour protéger le gouvernement en place. L’opposition devra alors être d’accord pour voter un texte en commun assez flou pour qu’il réunisse les pro immigration de la NUPES et les contre des LR et du RN.
Eric Ciotti qui a là beaucoup de bonnes cartes, aspire à une solution 2 améliorée et n’hésite pas à écrire à ses militants hier soir: “Nous appelons désormais à la poursuite des débats sur la base du projet voté par le Sénat et demandons l’adoption de notre projet de révision constitutionnelle par le recours au référendum”. ça fait beaucoup. Le président des LR veut une capitulation en rase campagne d’Emmanuel Macron.
Bref, la crise politique finira probablement par la solution 3 et un 49.3. Les LR peuvent alors se coucher. A l’inverse, il est possible qu’ils tentent un banco sur la question migratoire ce qui les mettrait en bonne position vis à vis des électeurs pour des législatives anticipées… Ce serait un bon calcul pour que cette histoire de loi immigration rejetée tourne définitivement à l’avantage d’Eric Ciotti et peut-être même de Laurent Wauquiez.
Frédéric Le Quer
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