Esprit de sérieux

Les professions véhiculant un esprit de sérieux, celles de ces gens dont le statut social était naturellement respecté il y a quelques années, sont dorénavant complètement discréditées n’ont pas par elles-mêmes mais par le regard porté sur elles. Philippe de Villiers le constatait sur Cnews comme un signe, un de plus, de notre effondrement.

Le professeur, le prêtre, l’agent de police, le pompier, le maire, le juge, le médecin ont perdu le respect qui leur était naturellement dû à cause de leur rôle, sinon altruiste, du moins engagé, dans la communauté.

Mais il n’y a plus une communauté; il y en a plusieurs. L’état les met toutes sur le même plan comme si elles avaient une légitimité égale à vivre en France. Elles exaltent leur séparatisme face au renoncement des institutions. Les figures tutélaires de la communauté française n’imprègnent pas dans les autres communautés qui gardent avec leurs us et coutumes leur propre hiérarchie. Sans partage d’un fond culturel commun, le sérieux d’une profession, n’est plus que très relatif.

Alors l’ordre d’un policier n’a aucun poids par rapport à celui du représentant d’un quelconque cartel de drogue. La décision d’un juge est moquée comme dans cette prison où un malfaiteur se fait livrer dans sa cellule des stupéfiants, une TV, un fer à souder, un gaufrier, un mixeur, une trousse à outils et trois smartphones – non ce n’est pas du Prévert – ! Le médecin n’est plus considéré que comme faisant du service à la personne. La volonté d’un maire a moins d’importance que les exigences d’un “grand frère” que la politique de la ville a transformé sottement en pythie grecque. La parole d’un professeur est à ce point dévalorisée que le savoir scientifique n’est plus rien du tout. La croyance en une terre plate est par exemple de plus en plus répandue. Quant au savoir concernant la littérature française, ce sera bientôt un marqueur d’extrême droite!

Mais citons Philippe de Villiers pour conclure: “Jean-Paul Sartre a dit un jour que la révolution gagnera quand on aura réussi à substituer l’esprit de dérision à l’esprit de sérieux (…). La France Insoumise et le gouvernement par faiblesse, par lâcheté sont en train de dévaluer tous les métiers sérieux. Ils sont en train d’atteindre ce qui reste de sérieux dans la société, ce qui n’est pas encore gagné par la dérision (…). Un policier incarne l’état dans sa continuité, dans sa grandeur, dans sa souveraineté (…). Quand on ne croit plus à la souveraineté interne et externe, que le mot souverain ne veut plus rien dire, tout s’effiloche. On passe de l’esprit de sérieux à l’esprit de dérision”.

Frédéric Le Quer

Les professions véhiculant un esprit de sérieux, celles de ces gens dont le statut social était naturellement respecté il y a quelques années, sont dorénavant complètement discréditées n’ont pas par elles-mêmes mais par le regard porté sur elles. Philippe de Villiers le constatait sur Cnews comme un signe, un de plus, de notre effondrement. Le professeur, le prêtre, l’agent de…

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