Gouvernement minoritaire

Il y a un an, c’est un anniversaire aujourd’hui, le gouvernement macroniste devenait un gouvernement minoritaire avec 43 % des députés. Ce terme gouvernement minoritaire est honni par le pouvoir bien sûr et plus gravement par nos médias. Pourtant il s’applique exactement à la situation française dans laquelle le gouvernement d’Elisabeth Borne ne dispose pas de la majorité absolue au parlement.

La première ministre s’est montrée incapable depuis sa nomination à transformer par le jeu des alliances sa situation en un gouvernement majoritaire. Aucune coalition n’apparaît à l’horizon. Seule la lâcheté des Républicains lui permet de gouverner avec sa majorité relative. Accuser la constitution est trop facile.

Le parti d’Eric Ciotti est effrayé par l’idée d’une dissolution de l’assemblée nationale, le jeu de la démocratie risquant de lui coûter encore quelques députés. Il parle fort comme ce week-end en écrivant à ses militants “La droite doit prendre tous les risques” puis ajoutant “Nous n’accepterons pas l’inacceptable alors que notre pays est menacé par une immigration de masse source de communautarisme”. Mais il ne dépose pas de motion de censure par crainte de voir la NUPES et le RN la voter et ainsi forcer de nouvelles élections. Dire “Moi, je suis dans l’opposition et pas dans la majorité” est de fait un mensonge car il ne tient qu’au LR de renverser le gouvernement; mais il se refuse à le faire.

Tout le monde s’est habitué au chahut de la NUPES qui fait plus rire que peur. En plus, j’écoutais Mélenchon dimanche, il n’est pas bon du tout, il n’a plus la moelle, il a perdu ses diatribes de tribun. Il vieillit Mélenchon. La dédiabolisation du RN n’est pas terminée mais avance malgré les mensonges de ses adversaires, le parti étant incontestablement recentré par celui d’Eric Zemmour. Les attaques des macronistes sonnent creux, voire les décrédibilisent.

Mais il y a une chose qui pourrait déstabiliser le gouvernement vis à vis de l’opinion. Si les médias appelaient un chat un chat, parlaient de gouvernement minoritaire et non plus de majorité, l’impression deviendrait tout autre dans le pays et chez les élus. Le mot minoritaire ferait prendre conscience de cette servitude volontaire qui habite les tenants des institutions et le peuple. Au lieu de bassiner la population avec un troisième mandat d’Emmanuel Macron, la question serait de savoir combien de mois Emmanuel Macron peut-il encore rester au pouvoir. La sémantique est essentielle pour la prise de conscience. Le gouvernement est minoritaire et la majorité de la population est contre lui mais les éléments de langage des médias fabriquent son maintien.

Frédéric Le Quer

Il y a un an, c’est un anniversaire aujourd’hui, le gouvernement macroniste devenait un gouvernement minoritaire avec 43 % des députés. Ce terme gouvernement minoritaire est honni par le pouvoir bien sûr et plus gravement par nos médias. Pourtant il s’applique exactement à la situation française dans laquelle le gouvernement d’Elisabeth Borne ne dispose pas de la majorité absolue au…

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