Le fonds Marianne, Schiappa et Sifaoui
L’affaire du fonds Marianne n’en finit pas de tomber dans l’abjection. On attend la démission de Marlène Schiappa. On attend de Mohamed Sifaoui qu’il rende le pognon – plusieurs centaines de milliers d’euros -. Rien ne va arriver dans la république, la ripoublique des copains et des coquins. Les enquêtes parlementaires mettent en lumière les malversations, les malhonnêtetés, les saloperies de toutes sortes et puis à peine sont-elles rédigées que tout le monde éteint et balaie la poussière sous le tapis.
Cette fois encore il y a du lourd. Le Parquet National Financier a quand même ouvert une information judiciaire pour “détournement de fonds publics par négligence”, “abus de confiance”, “prise illégale d’intérêts”. Après la décapitation de Samuel Paty, le fonds Marianne doté de 2,5 millions d’euros devait lutter contre le séparatisme au lieu d’enrichir quelques personnalités en vue via des associations inactives. Il n’a pratiquement jamais lutter contre le séparatisme malgré l’importance des fonds débloqués.
L’avocat de la famille de Samuel Paty déclare à propos de Marlène Shiappa après son audition par les sénateurs: “Elle tente de dégager sa responsabilité, elle ne répond pas aux questions. (…) Le nom de Samuel Paty est largement usité dans les prétendus travaux du fonds, ces fonds ont été détournés, c’est purement et simplement abject”. En gros la défense de la secrétaire d’état à la vie associative consiste à enfoncer ses collaborateurs pour mieux se dédouaner et sinon elle ne se souvient de rien, pas même des cent mille euros sucrés à SOS Racisme – info mediapart – sur la dotation du fonds Marianne bien entendu!
Quant à Mohamed Sifaoui dont les casseroles ressemblent à des marmites, est rémunéré comme consultant place Beauvau en plus de son travail associatif à temps plein pour le fonds Marianne – il y a quelque chose quelque part pouvant certainement s’assimiler à un faux job -. Sachant que la meilleure des défenses c’est l’attaque, la sienne consiste à dédaigner la commission parlementaire avec morgue, fatuité et insolence. Il dénonce en vrac le pouvoir, les médias et l’administration alors qu’il vit grassement de tout ça depuis des années.
Il apparaît que l’immonde a eu lieu au sein de l’état avec l’instrumentalisation de la décapitation d’un professeur pour permettre de se repaître d’argent public. Les détournements de fonds encore supposés s’appuient néanmoins sur des éléments concrets. Le drame de Samuel Paty se double d’un dévoiement de l’action publique au profit d’intérêts financiers particuliers. Décidément rien n’aura été épargné à l’enseignant.
Frédéric Le Quer
PS: l’image en une présente Marlène Schiappa debout et Mohamed Sifaoui assis un peu plus loin alors que la ministre a prétendu ne jamais l’avoir rencontré!
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